Les changements pour les micro-entreprises en 2024

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I. Formalités et démarches administratives 

Guichet unique 

En raison des problèmes persistants sur le site du guichet unique, une nouvelle procédure de secours est prévue pour 2024. Si une difficulté empêche l’accomplissement d’une formalité ou d’un dépôt d’acte en 2024, les entreprises commerciales ou artisanales et les associations pourront y procéder via un lien exclusif sur le guichet unique, redirigeant vers Infogreffe. En cas d’indisponibilité de ce service, elles auront la possibilité d’envoyer un formulaire papier au greffe compétent.

Pour les activités libérales, le lien accessible sur le site du guichet unique les orientera vers le téléservice de l’Urssaf.


En cas de blocage de tout autre type de formalité, le guichet unique délivrera un récépissé accordant à l’entreprise un délai supplémentaire de 30 jours pour accomplir ses démarches, à compter de la fin du blocage.

II. Mesures fiscales

A. Mentions complémentaires sur les factures 

Le décret n°2022-1299 du 7 octobre 2022 ajoute 4 nouvelles mentions obligatoires (modifiant l’annexe II du code générale des impôts) à faire figurer sur les factures à partir du 1 er juillet 2024 :  

  • Le numéro SIREN / SIRET,
  • L’adresse de livraison si elle est différente de l’adresse de facturation,
  • Le type d’opération : livraison de biens, prestation de services ou opération mixte,
  • L’option de paiement de la TVA d’après les débits (si l’option est activée).

Pour rappel, l’obligation d’émission et de transmission des factures électroniques entre assujettis, de transmission des données de ces factures et de transmission des données de transaction et de paiement à l’administration fiscale s’applique aux factures émises ou à défaut aux opérations réalisées a été reportée du 01 septembre 2027 (pour les microentreprises, PTE et PME) 1 .

1 Obligation a été reportée au 01 septembre 2026 pour les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire.

B. Opter pour le versement fiscal libératoire

Du fait de la revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu, le revenu fiscal de référence du foyer pour pouvoir opter au versement fiscal libératoire ne doit pas dépasser 27 478 € pour 2024. Cette limite est majorée de 50 % ou de 25 % par demi-part ou quart de part supplémentaire.

C. Revalorisation du seuil du régime micro-BA

À compter du 1 er janvier 2024, le seuil de chiffre d’affaires moyen des trois dernières années du régime micro-BA est revalorisé à 120 000 € (vs 91 900 € en 2023).

D. Modification du seuil du régime micro-BIC pour les meublés de tourisme

La loi de finances 2024 diminue le seuil de chiffre d’affaires du régime du micro-BIC à 15 000 € pour les activités de meublés de tourisme non classés. L’abattement est limité à 30 % pour le calcul de leurs loyers imposables annuelles.


Les pouvoirs publics espèrent que ce durcissement fiscal permettra de contenir l’expansion des meublés de tourisme dans les zones touristiques, expansion qui participe à la raréfaction des résidences principales sur le marché locatif.


Toutefois, pour ne pas tarir l’offre de meublés de tourisme dans les zones non tendues du territoire, en particulier dans les zones rurales (donc qui ne sont pas situées dans des zones géographiques se caractérisant par un déséquilibre important entre l’offre et la demande, la loi de finance 2024 prévoit d’accorder un abattement fiscal supplémentaire de 21 % à certains loueurs.


Les activités de location de meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes ne sont pas concernées par cet abaissement de seuil et continueront de bénéficier des seuils en vigueur.

E. Création d’une nouvelle Zone France Ruralité Revitalisation +

Les micro-entreprises opérant dans les secteurs industriel, commercial, artisanal, ou professionnel non commercial (englobant les activités libérales), établies ou reprises dans une Zone de Revitalisation Rurale renforcée (ZFRR+) entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2029, bénéficieront d’une exonération d’impôt pour la partie de leurs bénéfices générés dans la zone en question. Cette exonération sera intégrale pendant les 60 premiers mois, puis dégressive au cours des 36 mois suivants.

F. Harmonisation des seuils de la franchise en base de TVA

Dans le cadre d’une harmonisation avec le régime communautaire européen, une nouvelle revalorisation de seuils de franchise en base de TVA sera mise en place. Les nouveaux seuils de franchise en base de TVA applicables au 1 er janvier 2025 sont :

Les seuils majorés de la franchise en base de TVA passent quant à eux à :

G. Hausse du taux de la taxe additionnelle à la CFE pour les frais de CCI

Le taux de la taxe pour frais de chambre de commerce et d’industrie (TCCI) est augmenté à compter des impositions établies au titre de 2024.

Le taux de la taxe est désormais fixé à 1,12 % et correspond au niveau minimal constaté pour les impositions dues au titre de 2023 suite notamment à la réduction de la dotation de l’État aux communes.

H. Prolongement des aides énergies

Plafonnement du prix de l’énergie

Les très petites entreprises (TPE), englobant divers statuts tels que les petites associations et les collectivités locales, verront la prolongation en 2024 du dispositif fixant un plafond de prix à 280€/MWh. Ce dispositif sera également élargi aux petits consommateurs professionnels disposant d’une puissance souscrite inférieure à 36 kVA et ayant conclu un contrat avant le 30 juin 2023.

Amortisseur d’électricité

Les entreprises qui ont déjà bénéficié de ces aides en 2023 n’ont aucune démarche à faire pour bénéficier de l’amortisseur ou du plafond prix en 2024. L’aide est appliquée automatiquement par les fournisseurs.

Pour les professionnels non éligibles au prix plafonné de 280 €/MWh, d’une taille inférieure ou équivalente à une PME, quel que soit leur statut, qui ont signé un contrat avant le 30 juin 2023 et encore en vigueur en 2024, l’amortisseur électricité est maintenu selon les conditions suivantes :

  • Couverture de la facture à hauteur de 75 %, contre 50 % en 2023,   
  • Le montant unitaire d’amortisseur ne sera plus plafonné au-delà d’un prix de l’électricité de 500 €/MWh,
  • Le seuil de déclenchement de la part énergie de la facture est relevé à 250 €/MWh, contre 180€/MWh en 2023.

III. Mesures sociales

A. Simplification et unification de l’assiette des cotisations et
contributions sociales 

Le projet de loi de finances pour 2024 envisage une diminution de la part des contributions sociales (CSG et CRDS) payées par les travailleurs indépendants. Ces contributions seront calculées sur une base plus restreinte que celle actuellement en vigueur (qui intègre notamment le montant des cotisations sociales).

Afin de maintenir une cohérence avec le taux effectif des cotisations des travailleurs indépendants, une adaptation du taux global de cotisations pour les micro-entrepreneurs relevant du régime micro-social est nécessaire. Cela se traduira par une prochaine modification du taux de cotisations sociales pour les micro-entrepreneurs.

B. Modification sur le versement des IJSS 

À partir du 1 er janvier 2024, la prescription ou le renouvellement d’un arrêt de travail lors d’un acte de télémédecine ne pourra pas porter sur plus de 3 jours, ni avoir pour effet de porter à plus de 3 jours la durée d’un arrêt de travail déjà en cours. Deux exceptions sont portées à cette règle :  

  • Prescription ou renouvellement de l’arrêt de travail par le médecin traitant ou la sage-femme référente de l’assuré ; 
  • Impossibilité justifiée par le patient de consulter un professionnel médical compétent pour obtenir par prescription en sa présence, une prolongation de l’arrêt de travail. 

Les arrêts de travail prescrits en télémédecine n’ouvriront pas droit au versement des IJSS au-delà des 3 premiers jours, y compris dans le cadre d’un AT/MP.  

C. Interruption de grossesse pour motif médical

Le délai de carence est supprimé pour le versement des IJSS en cas d’arrêt de travail pour les femmes ayant subi une interruption de grossesse pour motif médical.  

D. Plateformes numériques : précompte des cotisations des micro-entrepreneurs 

À compter du 1er janvier 2024, la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) pour 2024 impose aux plateformes numériques la mise en place obligatoire d’un dispositif de déclaration et de précompte des cotisations et contributions sociales des travailleurs indépendants relevant du régime micro-social, lorsqu’ils exercent leur activité par le biais de ces plateformes.
Les cotisations et contributions sociales (maladie, maternité, vieillesse), ainsi que les taxes et versements libératoires de l’impôt sur le revenu, seront directement prélevés sur le chiffre
d’affaires ou les recettes par les plateformes. Il est important de noter que ces dispositions ne s’appliquent ni à la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) ni à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).
Toute méconnaissance de ces nouvelles obligations entraînera l’application d’une pénalité dont le montant maximal est de :

  • 7 500 € pour les vendeurs et prestataires,
  • 7 500 € par vendeur ou prestataire concerné pour les opérateurs de plateforme.

IV. Autres mesures

A. Revalorisation du Smic

Au 1 er janvier 2024, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) fait l’objet d’une revalorisation de 1,13 %.
Le montant du Smic brut horaire 2024 sera donc porté à 11,65 € dès le 1 er  janvier (vs 11,52 € en 2023), soit un montant mensuel de 1 766,96 € (vs 1 747,20 € en 2023) sur la base d’une durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires.

B. Revalorisation du plafond de la Sécurité sociale

Le plafond de la Sécurité sociale est utilisé dans le calcul de diverses prestations en micro- entreprise, telles que l’ouverture des droits au congé maternité, les indemnités journalières en cas de maladie ou pension d’invalidité. 

Ce plafond est augmenté de 5,4 % en 2024 :

  • Plafond annuel (Pass) : 46 368 € (contre 43 992 € en 2023), 
  • Plafond mensuel (PMSS) : 3 864 € (contre 3 666 € en 2023).

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